Brève

«L’argent des familles», appel à communications

«L’argent des familles», appel à communications

Colloque international

L’argent des familles : pratiques et régulations sociales en Occident aux XIXe et XXe siècles

16 et 17 juin 2016
Trois-Rivières, Québec, Canada

Date limite pour soumettre une proposition : 15 septembre 2015

Organisé conjointement par le Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIEQ) et la Chaire de recherche du Canada en histoire du droit civil au Québec à l’époque contemporaine

Thématique

Au cours du XIXe siècle, l’industrialisation transforme profondément la manière dont les familles voient à leur subsistance et tentent d’assurer, le cas échéant, la reproduction de ressources et patrimoines aux contours divers. Le recul des économies fondées sur le monde de la terre et la montée en force du salariat fragilisent bien des ménages alors que l’idéologie libérale, au même moment, fait de la volonté individuelle et de la propriété les fondements des rapports socioéconomiques. Ces rapports vont désormais dépendre plus étroitement du maniement de l’argent et des divers véhicules de création et fructification de la valeur qui se multiplient avec le développement du capitalisme. À ce titre, les familles interagissent de plus en plus avec différents marchés dont le degré d’institutionnalisation est variable : crédit, assurances, finance et consommation courante, pour ne nommer que ceux-là.

De quelle manière le processus de monétarisation de la vie sociale a-t-il été vécu du point de vue des ménages et lignées familiales aux XIXe et XXe siècles? Il s’agira d’examiner l’expérience, les pratiques et les stratégies des familles, de toutes conditions, en regard de la place prise par l’argent en tant que forme dominante de lien social et en tenant compte de leur mouvement de reproduction matérielle et symbolique. Reproduction vécue dans des environnements marqués par des inégalités et fragilités différentes selon les époques, les lieux et les milieux. En outre, quelles pratiques institutionnelles ont présidé, avec une intensité variable, à la régulation de la monétarisation de la vie sociale telle que vécue dans la sphère domestique?

Si les familles seront au cœur des échanges lors de cette rencontre scientifique, le choix des échelles d’observation est ouvert. La question sociale suscitée par la diffusion du salariat au XIXe siècle (Castel, 1995) de même que la problématique des iniquités en matière de répartition des richesses nationales (Piketty, 2013) sont inséparables de l’étude de la vie privée, puisque la famille est le point focal de la reproduction sociale des individus avant la montée de l’État providence et, simultanément, l’un des vecteurs des inégalités à l’époque contemporaine, au moyen du retour en force de l’héritage. À l’autre bout du spectre, les actifs familiaux (salaires, immeubles, capitaux, etc.) engendrent leur propre trame de rapports microsociologiques, rapports formels, informels et changeants dans la durée (Zelizer, 1994).

Objectifs

Les objectifs de ce colloque sont de permettre des réflexions croisées sur les différents processus et enjeux liés à la monétarisation de la vie sociale, du point de vue des familles, ainsi que sur les phénomènes de régulation sociale concomitants; de susciter des échanges à propos des différentes échelles spatiotemporelles à partir desquelles peuvent être abordés ces objets; de mieux comprendre les continuités et ruptures ayant marqué leur histoire.

Voici, à titre d’exemples, quelques-unes des réalités susceptibles d’être approfondies:

  • La diversité des expériences et pratiques familiales en matière d’avoirs et de ressources, en tenant compte notamment du genre et de la classe
  • Les interactions entre l’économie domestique et les formes « modernes » de rapport à l’argent, incluant la consommation et le crédit en régime capitaliste
  • L’institutionnalisation et la régulation étatique des différentes formes d’avoirs familiaux, en particulier sur le plan juridique et judiciaire

Comité scientifique

Hélène Belleau, INRS Urbanisation Culture Société, Québec, Canada

Claude Didry, IDHES-Cachan, École normale supérieure de Cachan, France

Florent Le Bot, IDHES-Evry, Université d’Evry Val d’Essonne, France

Livio Di Matteo, Lakehead University, Ontario, Canada

Thierry Nootens, Université du Québec à Trois-Rivières, Québec, Canada

Sherry Olson, Université McGill, Québec, Canada

Yvan Rousseau, Université du Québec à Trois-Rivières, Québec, Canada


Proposition de communication

Date limite pour soumettre une proposition : 15 septembre 2015.

Les propositions de communication doivent interroger la problématique du colloque et comporter une dimension historique. Elles doivent aussi inclure: titre académique, affiliation institutionnelle, coordonnées complètes (courriel, adresse universitaire), titre de la communication, résumé de 250 mots, court CV. Les communications pourront être présentées tant en anglais qu’en français. Veuillez noter que ce colloque donnera lieu à publication, sous réserve d’évaluation favorable des textes soumis.

Faites parvenir votre proposition par courriel à l’adresse suivante : cieq@uqtr.ca